Livre: L’Algérie au temps des Français

 L’Algérie au temps des Français, un siècle d’images (1850-1950) , de Feriel Ben Mahmoud et Michèle Brun (édition Place des victoires), 256 p., 35 euros

La ville de Constantine, gravure, 1830 C’est l’histoire de l’Algérie et de la France. Toute une épopée dont Fériel Ben Mahmoud et Michèle Brun témoignent. Un voyage dans le temps pour les lecteurs. Ci-dessus : une gravure de Constantine réalisée avant la conquête de 1837.
 

 

Vue aérienne de Constantine, en 1958 Pendant la période coloniale, le caractère arabe de cette ville est dans l’ensemble préservé. Les Européens l’ont néanmoins négligée, ils s’installèrent dans les faubourgs. À l’époque ce sont plus de 120.000 habitants qui y résident.

Le pont sur le Rhumel à Constantine, 1910 Le pont Sidi-Rached, réalisé en pierre de taille, était présenté à l’époque comme le pont le plus haut du monde. Il permet de relier le centre-ville au quartier de la gare, et donne accès à la route. Sa construction débuta en 1907 et il fut inauguré en 1912.

 

 

La vieille mosquée d’Oran au début du siècle dernier Malgré son air abandonné, la mosquée fonctionne toujours. À l’origine minuscule avec 4000 habitants, Oran s’est développée avec l’arrivée des Français vers 1950 en comptant 256.000 habitants. Elle est la cité la plus européenne d’Algérie.

 

La place d’armes au coeur d’Oran, vers 1930 Placée au coeur de la ville, la place est devenue au fil du temps "la place Foch". En son centre, la colonne qui commémore le combat de Sidi Brahim, le 23 septembre 1845. La place fait face à un orgueilleux hôtel de ville.

 

 

L’émigration alsacienne, gravure de Claretie, 1874 Les Alsaciens lorrains fuient leur province après la guerre et émigrent à Constantine. En 1871, à la suite d’une grande répression, les terres seront confisquées et distribuées en partie aux Alsaciens. On les voit ici vêtus du costume traditionnel.

 

"E-Kantara", de Gustave Guillaumet, 1886 Cette toile est inachevée, l’artiste est mort avant d’avoir pu la terminer. Guillaumet est l’un des peintres les plus illustres du Sud algérien. À travers ses voyages, il décrit le pays avec profondeur, respect, humilité et lucidité.

 

 

 

Creation du village de Palestro (Lakhdaria) par les francais

Créant un village de 59 feux sous le nom de PALESTRO

NAPOLEON par la grâce de Dieu et la volonté nationale, Empereur des Français
A tous, présents et à venir, Salut.
– Vu mes Décrets du 26 avril 1851, 25 juillet 1860, 31 décembre 1864, 21 juillet 1866 et 6 janvier 1869 relatifs à l’aliénation des terres domaniales en Algérie,
– Vu l’avis du Conseil de Gouvernement de l’Algérie en date du 9 juin 1869,
– Sur le rapport de notre Ministre, Secrétaire d’État au Département de la Guerre, d’après les propositions du Gouverneur d’Algérie, Avons décrété et décrétons ce qui suit :

Article1 Il est créé dans la province d’Alger sur le territoire de Ben Hini traversé par la route Impériale n°5 d’Alger à Constantine, à 79 kilomètres d’Alger et à 25 kilomètres du Col des Beni Aïcha, un village de 59 feux qui prendra le nom de PALESTRO.
Un territoire de 546ha 31a 10ca est affecté à ce centre de population conformément aux plans annexés au présent décret.

Article2 Les terrains non réservés du village seront aliénés dans les conditions suivantes :
– Le prix de chaque lot ainsi que la liste des acquéreurs seront arrêtés définitivement par le Gouverneur Général de l’Algérie.
– Les acquéreurs pourront se libérer en cinq années. Le premier cinquième du prix sera exigible au moment de la signature du contrat de vente. Les quatre autres termes seront payables d’année en année.
– La partie du prix non payée comptant sera productrice d’un intérêt de 5% conformément au décret du 21 juillet 1866 susvisé.
– Les actes de vente ne contiendront d’autre clause de résolution que celle prévue à l’article 7 du Décret du 31 décembre 1864 en cas de retard dans le paiement du prix.
 

Article3 Notre Ministre, Secrétaire d’État au Département de la Guerre, et le Gouverneur Général de l’Algérie sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent Décret.
                                     Fait à Compiègne le 18 novembre 1869 
                                                     Signé  NAPOLEON
Par l’Empereur,
Le Ministre, Secrétaire d’État au Département de la Guerre.
                         Signé Le Boeuf.
Pour ampliation, Le Secrétaire Général du Gouvernement.
                           Signé Testu.

Mohand Tahar Ladjouzi

Mohand Tahar Ladjouzi (1919/1991). Ancien militant de la cause nationale

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« Boumediène a voulu l’humilier… »

« J’ai vu des démocraties intervenir contre à peu près tout, sauf contre les fascismes »

André Malraux

Son nom avait défrayé la chronique politique lorsque, répondant à l’appel du devoir national, il s’engagea résolument au début des années quarante pour l’indépendance du pays, au lendemain de laquelle il est élu député.

Ensuite, il fit une intrusion inopinée, à son corps défendant, dans la chronique judiciaire, traité par la presse comme un vulgaire délinquant. Suprême humiliation qui l’a meurtri et a profondément marqué sa famille. Il avait été accusé d’avoir dilapidé les deniers de l’Etat, alors qu’il était « Boumediène a voulu l'humilier… »directeur d’une grande entreprise publique au début des années 1970. « Même ceux qui l’avaient voué aux gémonies ont reconnu leurs torts par la suite, après tant de calomnies, d’accusations gratuites, sans compter les affres d’une incarcération injuste. Si Tahar était un authentique militant qui a consacré sa vie à ce pays qu’il aimait tant. Il s’est sacrifié pour l’Algérie et il peut s’enorgueillir d’un parcours glorieux », plaide Sidi Ali Abdelhamid, ancien dirigeant influent du PPA, qui l’avait connu dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale. Benkanoun Mahdi s’est lié d’amitié avec Tahar, en janvier 1959, au camp de Paul Cazelles. Il garde l’image d’un homme probe, jovial mais ferme dans ses positions. « C’était un homme de bien, qui a grandi dans le bien-être et l’abondance au sein d’une famille aisée. J’ai pu encore apprécier ses qualités fin décembre 1960, lorsqu’il a été libéré. Il est resté 15 jours chez moi. Tahar aimait s’occuper des gens humbles et sans grade. Avant sa première députation au lendemain de l’indépendance, on était souvent ensemble et il évoquait avec moi ses projets grandioses pour l’Algérie. Patron de la Sonatiba, il avait hérité d’une entreprise à genoux, moribonde pour en faire une société florissante. Il était souple, intransigeant autant que passionné lorsqu’il s’agissait de faire évoluer l’entreprise. Il était respecté, mais jalousé et se trouvait dans la ligne de mire des décideurs de l’époque qui lui cherchaient des poux sur la tête en recourant à des procédés mesquins et lâches. A titre d’exemple, lors de l’inauguration d’une grande infrastructure à Oran et dont Sonatiba et son boss étaient les initiateurs, le nom de Ladjouzi a été délibérément omis. A sa place, on avait convoqué le directeur régional. Le préposé au protocole de la présidence lui a même interdit l’accès du lieu de la cérémonie officielle. Après, ils sont venus le solliciter pour les finitions de l’hôtel El Aurassi.

L’enfant de Sidi Aïch

Quel culot ! Tahar finira par être injustement jeté en prison, Boumediène, à qui il a répliqué sèchement, ne lui a jamais pardonné ses positions contre le régime. » Né le 18 octobre 1919 à Sidi Aïch, Tahar est fils et petit-fils de cadis. C’est son père qui lui donna le goût de l’instruction. Il put ainsi entreprendre des études primaires et secondaires jusqu’en terminale qu’il dut interrompre suite à sa mobilisation durant la Seconde Guerre mondiale. « Sportif, il était un bon footballeur portant avec honneur les couleurs de l’US Palestro. Sa corpulence et sa technique lui permettaient d’avoir une tête d’avance sur ses coéquipiers », relève son frère cadet Mohamed Tayeb, qui nous apprendra que Tahar, en plus d’être fervent supporter du Mouloudia d’Alger, avait un faible pour la musique andalouse « qu’il m’a d’ailleurs transmise comme un virus ». Bon bilingue, Tahar a été choqué par les disparités et le grand écart entre la population européenne cossue et insouciante et les indigènes plongés dans la misère et la désolation. Il prit conscience de cette situation et intégra jeune les rangs du PPA. Il se voua corps et âme à la cause nationale. Il démissionna de la fonction de commis interprète au tribunal de Palestro en 1946 pour se consacrer exclusivement à l’activité militante. Candidat sur la liste MTLD, il a été élu adjoint au maire de Palestro en 1947, puis chef de daïra du MTLD. Il est candidat à l’Assemblée algérienne en 1948. Il fût arrêté et condamné à 3 ans de prison qu’il passera entre Barberouse et Tizi Ouzou. Il est interdit de séjour durant 10 ans et il est privé de ses droits, ce qui lui valut sa radiation de sa fonction à la mairie, dès sa libération en 1950. Tahar est désigné membre du comité central du MTLD en 1951, il fut réélu lors des congrès d’avril 1952 et août 1954. Au déclenchement de la lutte armée, il fut arrêté de nouveau et connut les prisons de Paul Cazelles, Berrouaghia, Bossuet, Sidi Chahmi et Douéra. Libéré en 1960, il rejoignit l’organisation du FLN en Allemagne, puis au Maroc.

Membre du MTLD

jusqu’à avril 1962, date à laquelle il fut désigné préfet de Sétif. Il a été député à la première Constituante algérienne. A la fin de son mandat, il se retira définitivement de toute activité militante, profondément déçu par la tournure des événements pour se consacrer à sa famille, enfin retrouvée. Cela ne l’empêchera pas d’être au service de son pays en tant que grand commis de l’Etat et se consacrera sans relâche à la tâche de reconstruction nationale, en qualité de directeur général de la Sonatiba, source de ses malheurs. Chergui Brahim, militant de la cause nationale croit à une machination bien orchestrée : « Comment pouvait-on lui faire endosser tant de méfaits et de crasse ? Il aurait pu se contenter d’une vie douillette. Il ne manquait de rien ce notable lettré, aisé, bien dans sa peau. Pourquoi a-t-il opté pour la militance authentique, si ce n’est pour l’amour d’un pays qu’il n’a cessé de défendre avec sincérité », plaide le vieux dirigeant nationaliste. Pour Tahar, la lutte était le seul moyen de retrouver une liberté perdue, brimée. Comme disait Georges Bataille. « Dans la soie ou sur la paille, quand un homme doit se révolter, il le fait toujours… » « Il fallait aller au charbon, soutient Ahmed El Caba et Tahar l’a fait, en menant la vie dure à l’administration, notamment à Palestro, où il était adjoint au maire de la commune mixte. C’est une région stratégique, la porte de l’Est, une région de maquis par excellence. Les armes de la Kabylie transitaient par ces contrées. Krim et ses troupes étaient souvent les hôtes de la maison des Aït Ahmed, près de Amal, et Tahar le savait. Je l’ai bien connu à l’époque, car j’étais dans la région. C’était un tribun, un orateur chevronné qui ne manquait pas d’humour. Dès qu’on le voit, on le prend en sympathie. Il avait une tronche qui plaisait. Ce que je peux dire, c’est qu’il ne méritait pas d’être traité de la sorte après le procès qui lui a été intenté au début des années 1970 pour soi-disant dilapidation des deniers de l’Etat. Il a été injustement incarcéré et il en a profondément souffert. » Son défendeur de l’époque était le bâtonnier Me Bentoumi, avocat connu et militant reconnu. Il témoigne : « J’ai connu Tahar en tant que commis interprète près le tribunal de Palestro. Je peux dire sans exagération que son nom est lié à cette région, où son père était cadi notaire. Il avait été engagé par Yacine comme collaborateur. Ce qui lui a permis de côtoyer l’activité judiciaire. Je me souviens, il y avait une journée consacrée à la « chikaya » où les gens venaient des différents coins de la région pour exposer leurs problèmes. Cette tribune, si on peut la qualifier ainsi, donnait l’occasion à Tahar d’être au courant de ce qui se passait dans les dechras les plus reculées. La population analphabète, arriérée, était de surcroît divisée entre arabophones et berbérophones, une division attisée et voulue par l’administration qui encourageait l’influence des marabouts, des notables, des tribus et des douars. Travailler dans un tel contexte, avouez que ce n’est pas chose aisée. Mais Tahar avait déjà emmagasiné une certaine expérience. Il avait adhéré jeune au mouvement national. L’action enclenchée par les amis du Manifeste pour les libertés et les répercussions des massacres du 8 Mai 1945 avaient encouragé les recrutements de jeunes décidés à en découdre avec l’occupant. Fin organisateur, Tahar avait monté des cellules clandestines dans toute la région, tant et si bien que celle-ci était l’une des mieux préparées à la veille du 1er Novembre 1954. Avec Tahar Oussedik, instituteur à Ben Khalfoun, Tahar avait réellement transformé Palestro en foyer nationaliste.

La prison, une vieille amie

Il a été arrêté lorsqu’il s’est porté candidat à l’Assemblée algérienne en avril 1947, incarcéré à Tizi Ouzou, puis transféré à Barberousse. Avec M’hamed Yazid, Tahar a mené une action extrêmement intelligente et pratique pour améliorer les conditions de détention et aussi pour attirer les détenus de droit commun vers la cause sacrée. Je l’avais rencontré au camp de Bossuet où nous étions près de 2500 prisonniers. Les intellectuels, les politiques, les oulémas, les syndicalistes étaient regroupés à part dans le Camp zéro. On était près de 300 à être mis de côté. Tahar a joué un rôle diplomatique indéniable avec les responsables du camp pénitentiaire. Lorsque j’ai été libéré en 1960, je l’ai rencontré au Maroc, puis à l’indépendance à Sétif où il était préfet. A ce titre, il a participé à la mise en liberté de Boudiaf, emprisonné par le colonel Tahar Zbiri à Batna – je me rappelle très bien de cet épisode où j’étais partie prenante. Comme j’ai le souvenir d’avoir joué les saint-bernard à propos de Omar Oussedik et le commandant Azzedine, lorsqu’ils avaient été arrêtés par la Wilaya 4. » Avocat de Tahar, Me Bentoumi décortique l’affaire qu’il a eu à traiter : « Ladjouzi avait lancé la société sur les ruines d’une entreprise en faillite. Il en a fait une société prospère, en la gérant comme un bien personnel mais pour l’Algérie. Il ne s’en est pas servi personnellement. Sa façon de gérer n’était pas conforme aux règles de la comptabilité publique et c’est cela qu’on lui a reproché. Il faut le dire clairement. Il n’a pas marché avec le régime de Boumediène. C’est pour cela qu’il a été poursuivi et non pour autre chose. Je me rappelle que son affaire a été plaidée jusqu’à 3h du matin. Le président qui l’a jugé était son frère de lait, un gars de Palestro, décidé à l’acquitter parce qu’il était convaincu que l’affaire était montée de toutes pièces. Il écopera de 12 ans, mais en réalité il purgera moins de la moitié. Quand je suis sorti du tribunal au petit jour, de vieux militants du PPA étaient là, menaçants, vilipendant le pouvoir. Il faut rajouter que la société Sonatiba, très riche, suscitait la convoitise de quelques ’’pontes’’ en mal de ’’bouffe’’. Tahar, qui n’a pas travaillé pour le régime mais pour l’Algérie, est resté digne, en dépit de toutes les adversités et cela est la marque des hommes d’envergure. » Curieux hasard, Tahar sera incarcéré à Tizi Ouzou, dans la prison où 30 ans plus tôt il comptait déjà parmi les pensionnaires, mais c’était pour une cause infiniment plus noble ; à l’époque, le directeur de la prison était Français. Cette fois-ci, c’est Moh Touil, compagnon d’armes de Tahar, qui offrira à ce dernier des conditions moins contraignantes. Pour ceux qui l’ont bien connu, Tahar a toujours flirté avec la difficulté et la difficulté, comme l’a écrit Charles de Gaulle, attire l’homme de caractère, car c’est en l’étreignant qu’il se réalise lui-même… Et Tahar, malgré toutes les attaques, toutes les vilenies, est resté égal à lui-même.

PARCOURS
Né le 18 octobre 1919 à Sidi Aïch, Mohand Tahar Ladjouzi est décédé le 26 janvier 1991 des suites d’une longue maladie, à l’âge de 72 ans. Bon bilingue, ayant acquis une solide culture en langue arabe, Tahar après avoir exercé en qualité de commis interprète, interprète à Palestro, s’engagera dans le militantisme au MTLD, dont il devint membre du comité central. De 1946 au déclenchement de la lutte armée, il eut ses faits d’armes, mais purgera des mois de prison en raison de ses activités nationalistes. Il sera de nouveau arrêté en 1954 et ne connaîtra la liberté que peu avant l’indépendance. Il sera préfet de Sétif et directeur de la Sonatiba, où on lui collera le forfait de dilapidation de biens. C’est le prix qu’il a payé pour son opposition à Boumediène. Homme dévoué, il était apprécié pour ses qualités humaines. « Pour honorer sa mémoire et son passé militant, une plaque commémorative d’une rue, établissement… ne fera que réparer une injustice à ce vieux militant de la noble cause », suggère son frère Mohamed Tayeb.

Par Hamid Tahri

Governors of Algeria, Presidents d ‘Algerie

KINGDOM of NUMIDIA

Western Numidia

Zelalsen…………………………………… ?
Gayya…………………………………c. 238-c. 220
Ozalces……………………………………..c. 220
Capussa……………………………….c. 220-c. 215
Lacumazes……………………………………c. 215
Massinissa I……………………………c.215-206 d. 148

Eastern Numidia

Sifax………………………………… < 215-202
Vermina………………………………….202-201
Archobarzane………………………………… ?

All Numidia

Massinissa (restored, in all Numidia)……….202-148
Micipsa………………………………….148-118 with…
Gulussa………………………………….148-145 and…
Mastanabal……………………………….148-145
Adherbal…………………………………118-112 with…
Hiempsal I……………………………….118-112 and…
Jugurtha…………………………………118-106
Gauda……………………………………106- < 88
Hiempsal II……………………………. < 88-c. 84 d. 60
Iarb…………………………………..c. 84-c. 82
Massinissa II………………………………..c. 82
Hiempsal II (restored)…………………..c. 82-60
Juba I……………………………………60-46

To the Roman Republic………………….46-c. 30

Publius Sittius……………………….46-44
Arabion………………………………44-33
Juba II (in Mauretania 25 BCE-23 CE)………c. 30-25 d. 23 CE

To the Roman Empire………………25 BCE-395 CE

opposed by Taqpharinat…………………………….17 CE-24

To the Western Roman Empire……………395-429

KINGDOM of the VANDALS(see also, Spain)

Gaiseric…………………………………428-477
Huneric………………………………….477-484
Gunthamund……………………………….484-496
Thrasamund……………………………….496-523
Hilderic…………………………………523-531
Gelimer………………………………….531-534

The Byzantine Empire……………………534-c. 675

 

The Caliphate……………………….c. 675-786

 

IDRISID

Established at Tlemcen (the Western Maghrib) by a brother of Idris I of Morocco.
Sulayman ibn Abdallah al-Kamil……………..786-813
Muhammad ibn Sulayman……………………..813-828
Hamdun ibn Idris………………………….828-850
Idris ibn Hamdun………………………….850-c. 880
‘Isa ibn Ibrahim……………………….c. 880-c. 900
Ahmad ibn ‘Isa…………………………c. 900-c. 903
Hasan ibn ‘Isa…………………………c. 903-931

FATAMID

The Fatamids, so named for their descent from Mohammed’s daughter Fatima, assumed the authority and title of Caliph, in opposition to the Mesopotamian Caliphate at Baghdad. See Egypt for the full sequence.
Abu ‘Abdallah as-Shi’i as-San’ani…………..901-911
Abu Muhammad ‘Obeidaalh al-Mahdi……………909-934
Abu’l Qasim Muhammad (‘Abd-ar-Rahman) al-Qa’im Bi Amr Allah…934-946
Abu Tahir Isma’il al-Mansur………………..946-953
Abu Tamim Ma’ad al-Mu’izz Li Din Allah………953-975
Abu Mansur Nizar al-Aziz Billah…………….975-996
Abu ‘Ali al-Mansur al-Hakim Bi Amr Allah…….996-1015 d. 1021

HAMMADID

Based in the central Maghrib, capital at Qal’at Bani Hammad, near Msila.
Hammad………………………………….1015-1028
Sharaf ad-Dawla al-Qa’id………………….1028-1054
Muhsin………………………………….1054-1055
Buluggin………………………………..1055-1062
al-Nasr…………………………………1062-1088
al-Mansur……………………………….1088-1105
Badis……………………………………….1105
al-Aziz…………………………………1105-1121/2 or 24/5
Yahya………………………….1121/2 or 24/5-1152 d. 1162
To Morocco (Almohads)…………………….1152-1236

ZAYYANID

Based at Tlemcen, in the western Maghrib.
Abu Yahya Yaghmurasan…………………….1236-1283
Abu Sa’id Uthman I……………………….1283-1304
Abu Zayyan I Muhammad…………………….1304-1308
Abu Hammu Musa I…………………………1308-1318
Abu Tashufin ‘Abd al-Rahman I……………..1318-1337
To Morocco………………………………1337-1348
Abu Sa’id Uthman II………………………1348-1352 with…
al-Zaim Abu Thabit I……………………..1348-1352
To Morocco………………………………1352-1359
Abu Hammu Musa II………………………..1359-1360 d. 1389
Abu Zayyan Muhammad II ibn Uthman………………1360 d. 1387
Abu Hammu Musa II (restored)………………1360-1370 d. 1389
Abu Zayyan Muhammad II (restored)………….1370-1372 d. 1387
Abu Hammu Musa II (re-restored)……………1372-1383 d. 1389
Abu Zayyan Muhammad II (re-restored)……….1383-1384 d. 1387
Abu Hammu Musa II (re-re-restored)…………1384-1387 d. 1389
Abu Zayyan Muhammad II (re-re-restored)…………1387
Abu Hammu Musa II (re-re-re-restored)………1387-1389
Abu Tashufin Abd al-Rahman II……………..1389-1394
Abu Thabit Yusuf I……………………………1394
Abu’l-Hajjaj Yusuf II…………………….1394-1395
Abu Zayyan Muhammad III…………………..1395-1400
Abu Muhammad Abdallah I…………………..1400-1402
Abu Abdallah Muhammad IV al-Wathiq…………1402-1411
Abu Tashufin Abd al-Rahman III…………………1411
Sa’id Ibn Musa……………………………….1411
Abu Malik Abd al-Wahid……………………1411-1424 d. 1430
Abu Abdallah Muhammad V…………………..1424-1428 d. 1430
Abu Malik Abd al-Wahid (restored)………….1428-1430
Abu Abdallah Muhammad V (restored)……………..1430
Abu’l-Abbas Ahmad I al-Aqil……………….1430-1462
Abu Abdallah Muhammad VI al-Mutawakkil……..1462-1469
Abu Tashufin III……………………………..1469
Abu Abdallah Muhammad VII at-Thabiti……….1469-1504
To Spain………………………………..1512-1517
Abu Abdallah Muhammad VIII at-Thabiti….1504-1517
Abu Hammu Musa III……………………….1517-1528
Abu Muhammad Abdallah II………………….1528-1540
Abu Abdallah Muhammad IX………………….1540-1541 d. 1543
Ahmad II………………………………..1541-1543 d. 1550
Abu Abdallah Muhammad IX (restored)…………….1543

To Spain………………………..1543-1544

To the Ottoman Empire…………….1544-1550

Ahmad II (restored)………………….1544-1550
al-Hassan……………………………….1550-1555
Tlemcen to the Ottoman Empire thereafter…
Note also during this chaotic period the presence of the following Barbary corsairs who attempted to establish an independent Algiers state – battling Spaniard and Tlemcen Zayyanid alike. Ultimately the did not succeed, but their efforts did focus the center of affairs in the region upon the coastal city of Algiers rather than the western inland city of Tlemcen.

Kings of Algiers

Selim al-Toumi al-Tha’alibi………………… ? -1516
Baba Aruj………………………………..1516-1518
Khidr Khair ad-Din Barbarossa…………………..1518 d. 1546
Abu al-Abbas Ahmed Belkadi…………………1518-1529
Khidr Khair ad-Din Barbarossa (restored)…….1529-1546
After the death of his older brother Aruj at the hands of the Spanish, Barbarossa was forced to secure the assistance of the Ottomans. In return for homage, he was created Beylerbey, and worked in cooperation with the Turks thereafter. He was a legendary seaman in his day – the son of a Janissary by a Greek woman in Lesbos, he carried out unremitting warfare against Christians, especially Spanish, throughout his life. Made Kapudan Pasha in 1534 he, more than anyone else, made the Western Mediterranean the "Sea of Corsairs" in the 16th and 17th centuries. 

The Ottoman Empire………………1546-1830

Pashas of Algiers

Hasan Pasha…………………………1546-1552
Salah Raïs………………………….1552-1556
Hasan Corso…………………………1556-1557
Hasan Pasha (restored)……………….1562-1567
el-Euldj ‘Ali……………………….1568-1571
‘Arab Ahmed…………………………1571-1574
Ramdane Caïd………………………..1574-1577
Hasan Veneziano……………………..1577-1580
Djaffar Pacha……………………….1580-1582
Dali Ahmed………………………….1589-1592
Kheder……………………………..1592-1595
Cha’abane Pasha……………………..1595-1598
Kheder (restored)……………………1598-1599
Mustapha Pasha………………………1599-1603
Dali Hassan……………………………..1603
Muhammad Koussa……………………..1603-1605
Mustapha Koussa……………………..1605-1607
Redhouane Bekerli……………………1607-1610
Mustafa Koussa (restored)…………….1611-1613
Hussein Cheikh………………………1613-1617
Sliman Ketania………………………1617-1618
Hussein Cheikh (restored)…………….1618-1620
Kheder Pasha (re-restored)……………1620-1623
Khousrou Charef……………………..1623-1626
Hussein Pasha……………………….1626-1633
Yusef Pasha…………………………1634-1637
‘Ali Pasha………………………….1637-1639
Hussein Cheikh………………………1639-1640
Abu Djamal Youssef Pasha……………..1640-1642
Muhammad Boursali Pasha………………1642-1645
Ahmed ‘Ali Pasha…………………….1645-1647
Yusef Pasha…………………………1647-1650
Muhammad Pasha………………………1650-1656
Ibrahim Pasha……………………….1656-1659

Agas of Algiers

Khelil Aga………………………….1659-1660
Ramdane Aga…………………………1660-1661
Cha’abane Aga……………………….1661-1665
‘Ali Aga……………………………1665-1671

MUHAMMADID Beys of Algiers

Muhammad I………………………….1671-1682
Hassan I……………………………1682-1683
Husain I……………………………1683-1689
Sha’ban…………………………….1689-1695
Ahmad I…………………………….1695-1698
Hasan II……………………………1698-1700
Mustafa I…………………………..1700-1705
Husain II Khoja……………………..1705-1707
Muhammad II Bektash………………….1707-1710
Ibrahim I……………………………….1710
‘Ali I……………………………..1710-1718
Muhammad III………………………..1718-1724
Kurd ‘Abdi………………………….1724-1732
Ibrahim II………………………….1732-1745
Kuchuk Ibrahim III…………………..1745-1748
Muhammad IV…………………………1748-1754
‘Ali II…………………………….1754-1766
Muhammad V………………………….1766-1791
Hassan III………………………….1791-1798
Mustapha II…………………………1798-1805
Ahmad II……………………………1805-1808
‘Ali III ar-Rasul……………………1808-1809
‘Ali IV…………………………….1809-1815
Muhammad VI……………………………..1815
‘Umar………………………………1815-1817
Ali V Khoja…………………………1817-1818
Husain III………………………….1818-1830

To France……………………….1830-1962

Military Commanders

Louis, Comte de Chaisne de Bourmont..July-Aug 1830
Bertrand, Comte Clauzel………………1830-1831
Pierre, Baron Berthezène…………..Mar-Dec 1831
René Savary, Duc de Rovigo……………1831-1833
Theophile, Baron Viorol………………1833-1834

Governors-General

Jean-Baptiste, Comte Drouet d’Erlon……1834-1835
Bertrand, Comte Clauzel (restored)…….1835-1837
Charles-Marie Denys, C. de Danrémont..Feb-Oct 1837
Sylvain Charles, Comte Valée………….1837-1840
Thomas Bougeaud de la Piconnerie………1841-1847
Christophe de Lamoricière, acting for Bougeaud 1845-7
Marie-Alphonse Budeau, acting for Bougeaud July-Sept 1847
Henri Eugène Philippe Marie d’Bourbon-Orleans, Duc d’Aumale…1847-1848
Louis Eugène Cavaignac…………….Feb-Apr 1848
Nicolas Anne Théodule Changarnier….Apr-Sept 1848
Viala, Baron Charon………………….1848-1850
Alphonse Henri, Comte d’Hautpoul………1850-1851
Aimable-Jean-Jacques Pélissier……..May-Dec 1851
Jacques Louis César Alexandre, C. Randon.1851-1858

Ministers for Algeria & the Colonies

Prince Napoléon Bonaparte…………….1858-1859
Prosper, Comte de Chasseloup-Laubat……1859-1860
Governor-General
Aimable-Jean-Jacques Pélissier (rest.)…1860-1864

Minister for Algeria & the Colonies

Edouard de Martimprey…………….May-Sept 1864

Governors-General

Patrice Maurice de MacMahon, D. de Magenta…1864-1870
Louis, Baron Durrieu, acting July-Oct 1870
Jean Louis Marie Walsin-Esterhazy, acting Oct-Nov 1870

Extraordinary Commissioners

Charles du Bouzet……………………1870-1871
Alexis Lambert……………………Feb-Mar 1871

Governors-General

Louis Henri, Comte de Gueydon…………1871-1873

Antoine Eugène Alfred Chanzy………….1873-1879
Albert Grévy, acting 1879-1881
Louis Tirman………………………..1881-1891

Jules Cambon………………………..1891-1897
Louis Lépine………………………..1897-1898
Edouard-Julien Laferriére…………….1898-1900
Celestin Jonnart, acting 1900-1
Paul Revoil…………………………1901-1903
Maurice Varnier, acting Apr-May 1903
Celestin Jonnart (restored), acting 1903-11
Charles Lutaud………………………1911-1918
Celestin Jonnart (re-restored), acting 1918-19
Jean-Baptiste Abel…………………..1919-1921
Théodore Steeg………………………1921-1925
Henri Dubief……………………..Apr-May 1925

Maurice Viollette……………………1925-1927
Pierre Bordet……………………….1927-1930

Jules Gaston Henri Carde……………..1930-1935
Georges Le Beau……………………..1935-1940

Jean Charles Abrial………………….1940-1941
Maxime Weygand, acting July-Sept 1941

Yves Chatel…………………………1941-1943
Marcel Peyrouton…………………Jan-June 1943
Georges Catroux……………………..1943-1944

Yves Chataigneau…………………….1944-1948
Marcel Edmond Naegelen……………….1948-1951

Roger Léonard……………………….1951-1955
Jacques Émile Soustelle………………1955-1956
Georges Catroux (restored)…………Jan-Feb 1956

Residents-General

Robert la Coste……………………..1956-1958
André Mutter……………………15-28 May 1958

Delegates-General

Raoul Albin Louis Salan…………..June-Dec 1958
Paul Albert Louis Delouvrier………….1958-1960
Jean Morin………………………….1960-1962

High Commissioner

Christian Fouchet………………..Mar-July 1962

Republic………………………………..1962-

Ben bella

Boumedienne

Chadli

HCE

Zeroual

Bouteflika

Okba Ben Nafaa et Kosseila, Algerie

annee 62 Hidjri سنة اثنتين وستين

ذكر ولاية عقبة بن نافع إفريقية ثانيةً وما افتتحه فيها وقتله  

قد ذكرنا عزل عقبة عن إفريقية وعوده إلى الشام فلما وصل إلى معاوية وعده بإعادته إلى إفريقية وتوفي معاوية وعقبة بالشام فاستعمله يزيد على إفريقية في هذه السنة وأرسله إليها فوصل إلى القيروان مجدًا وقبض أبا المهاجر أميرها وأوثقه في الحديد وترك بالقيروان جندًا مع الذراري والأموال واستخلف بها زهير بن قيس البلوي وأحضر أولاده فقال له‏:‏ إني قد بعت نفسي من الله عز وجل فلا أزال أجاهد من كفر بالله‏.‏

وأوصى بما يفعل بعده‏.‏

ثم سار في عسكر عظيم حتى دخل مدينة باغاية وقد اجتمع بها خلق كثير من الروم فقاتلوه قتالًا شديدًا وانهزموا عنه وقتل فيهم قتلًا ذريعًا وغنم منهم غنائم كثيرة ودخل المنهزمون المدينة وحاصرهم عقبة‏.‏

ثم كره المقام عليهم فسار إلى بلاد الزاب وهي بلاد واسعة فيها عدة مدن وقرى كثيرة فقصد مدينتها العظمى واسمها أربة فامتنع بها من هناك من الروم والنصارى وهرب بعضهم إلى الجبال فاقتتل المسلمون ومن بالمدينة من النصارى عدة دفعات ثم انهزم النصارى وقتل كثير من فرسانهم ورحل إلى تاهرت‏.‏

فلما بلغ الروم خبره استعانوا بالبربر فأجابوهم ونصروهم فاجتمعوا في جمع كثير والتقوا واقتتلوا قتالًا شديدًا واشتد الأمر على المسلمين لكثرة العدو ثم إن الله تعالى نصرهم فانهزمت الروم والبربر وأخذهم السيف وكثر فيهم القتل وغنم المسلمون أموالهم وسلاحهم‏.‏ثم سار حتى نزل على طنجة فلقيه بطريق من الروم اسمه يليان فأهدى له هدية حسنة ونزل على حكمه ثم سأله عن الأندلس فعظم الأمر عليه فسأله عن البربر فقال‏:‏ هم كثيرون لا يعلم عددهم إلا الله وهم بالسوس الأدنى وهم كفار لم يدخلوا في النصرانية ولهم بأس شديد‏.‏

فسار عقبة إليهم نحو السوس الأدنى وهي مغرب طنجة فانتهى إلى أوائل البربر فلقوه في جمع كثير فقتل فيهم قتلًا ذريعًا وبعث خيله في كل مكان هربوا إليه وسار هو حتى وصل إلى السوس الأقصى وقد اجتمع له البربر في عالم لا يحصى فلقيهم وقاتلهم وهزمهم وقتل المسلمون فيهم حتى ملوا وغنموا منهم وسبوا سبيًا كثيرًا وسار حتى بلغ ماليان ورأى البحر المحيط فقال‏:‏ يا رب لولا هذا البحر لمضيت في البلاد مجاهدًا في سبيلك‏.‏

ثم عاد فنفر الروم والبربر عن طريقه خوفًا منه واجتاز بمكان يعرف اليوم بماء الفرس فنزله ولم يكن به ماءٌ فلحق الناس عطشٌ كثير أشرفوا منه على الهلاك فصلى عقبة ركعتين ودعا فبحث فرس له الأرض بيديه فكشف له عن صفاة فانفجر الماء فنادى عقبة في الناس فحفروا أحساء كثيرة وشربوا فسمي ماء الفرس‏.‏

فلما وصل إلى مدينة طبنة وبينها وبين القيروان ثمانية أيام أمر أصحابه أن يتقدموا فوجًا فوجًا ثقة منه بما نال من العدو وأنه لم يبق أحدًا يخشاه وسار إلى تهوذة لينظر إليها في نفر يسير فلما رآه الروم في قلة طمعوا فيه فأغلقوا باب الحصن وشتموه وقاتلوه وهو يدعوه إلى الإسلام فلم يقبلوا منه‏.‏

هذا كسيلة بن كمرم البربري كان قد أسلم لما ولي أبو المهاجر إفريقية وحسن إسلامه وهو من أكابر البربر وأبعدهم صوتًا وصحب أبا المهاجر فلما ولي عقبة عرفه أبو المهاجر محل كسيلة وأمره بحفظه فلم يقبل واستخف به وأتى عقبة بغنم فأمر كسيلة بذبحها وسلخها مع السلاخين فقال كسيلة‏:‏ هؤلاء فتياني وغلماني يكفونني المؤونة‏.‏فشتمه وأمره بسلخها ففعل فقبح أبو المهاجر هذا عند عقبة فلم يرجع فقال له‏:‏ أوثق الرجل فإني أخاف عليك منه‏!‏ فتهاون به عقبة‏.‏

فأضمر كسيلة الغدر فلما كان الآن ورأى الروم قلة من مع عقبة أرسلوا إلى كسيلة وأعلموه حاله وكان في عسكر عقبة مضمرًا للغدر وقد أعلم الروم ذلك وأطمعهم‏.‏

فلما راسلوه أظهر ما كان يضمره وجمع أهله وبني عمه وقصد عقبة فقال أبو المهاجر‏:‏ عاجله قبل أن يقوى جمعه‏.‏

وكان أبو المهاجر موثقًا في الحديد مع عقبة‏.‏

فزحف عقبة إلى كسيلة فتنحى كسيلة عن طريقه ليكثر جمعه فلما رأى أبو المهاجر ذلك تمثل بقول أبي محجن الثقفي‏:‏ كفى حزنًا أن تمرغ الخيل بالقنا وأترك مشدودًا علي وثاقيا إذا قمت عناني الحديد وأغلقت مصارع من دوني تصم المناديا فبلغ عقبة ذلك فأطلقه فقال له‏:‏ الحق بالمسلمين وقم بأمرهم وأنا أغتنم الشهادة‏.‏

فلم يفعل وقال‏:‏ وأنا أيضًا اريد الشهادة‏.‏

فكسر عقبة والمسلمون أجفان سيوفهم وتقدموا إلى البربر وقاتلوهم فقتل المسلمون جميعهم لم يفلت منهم أحد وأسر محمد بن أوس الأنصاري في نفر يسير فخلصهم صاحب قفصة وبعث بهم إلى القيروان‏.‏فعزم زهير بن قيس البلوي على القتال فخالفه حنش الصنعاني وعاد إلى مصر فتبعه أكثر الناس فاضطر زهير إلى العود معهم فسار إلى برقة وأقام بها‏.‏

وأما كسيلة فاجتمع إليه جميع أهل إفريقية وقصد إفريقية وبها أصحاب الأنفال والذراري من المسلمين فطلبوا الأمان من كسيلة فآمنهم ودخل القيروان واستولى على إفريقية وأقام بها إلى أن قوي أمر عبد الملك بن مروان فاستعمل على إفريقية زهير بن قيس البلوي وكان مقيمًا ببرقة مرابطًا‏.‏

 ذكر ولاية زهير بن قيس إفريقية وقتله وقتل كسيلة

لما ولي عبد الملك بن مروان ذرك عنده من بالقيروان من المسلمين وأشار عليه أصحابه بإنفاذ الجيوش إلى إفريقية لاستنقاذهم فكتب إلى زهير بن قيس البلوي بولاية إفريقية وجهز له جيشًا كثيرًا فسار سنة تسع وستين إلى إفريقية‏.‏

فبلغ خبره إلى كسيلة فاحتفل وجمع وحشد البربر والروم وأحضر أشراف أصحابه وقال‏:‏ قد رأيت أن أرحل إلى ممش فأنزلها فإن بالقيروان خلقًا كثيرًا من المسلمين ولهم علينا عهد فلا نغدر بهم ونخاف إن قاتلنا زهيرًا أن يثب هؤلاء من ورائنا فإذا نزلنا ممش أمناهم وقاتلنا زهيرًا فإن ظفرنا بهم تبعناهم إلى طرابلس وقطعنا أثرهم من إفريقية وإن ظفروا بنا تعلقنا بالجبال ونجونا‏.‏

فأجابوه إلى ذلك ورحل إلى ممش وبلغ ذلك زهيرًا فلم يدخل القيروان بل أقام ظاهرها ثلاثة أيام حتى أراح واستراح ورحل في طلب كسيلة فلما قاربه نزل وعبى أصحابه وركب إليه فالتقى العسكران واشتد القتال وكثر القتل في الفريقين حتى أيس الناس من الحياة فلم يزالوا كذلك أكثر النهار ثم نصر الله المسلمين وانهزم كسيلة وأصحابه وقتل هو وجماعة من أعيان أصحابه بممش وتبع المسلمون البربر والروم فقتلوا من أدركوا منهم فأكثروا وفي هذه الوقعة ذهب رجال البربر والروم وملوكهم وأشرافهم وعاد زهير إلى القيروان‏.‏

ثم إن زهيرًا رأى بإفريقية ملكًا عظيمًا فأبى أن يقيم وقال‏:‏ إنما قدمت للجهاد فأخاف أن أميل إلى الدنيا فأهلك‏.‏

وكان عابدًا زاهدًا فترك بالقيروان عسكرًا وهم آمنون لخلو البلاد من عدو أو ذي شوكة ورحل في جمع كثير إلى مصر‏.‏

وكان قد بلغ الروم بالقسطنطينية مسير زهير من برقة إلى إفريقية لقتال كسيلة فاغتنموا خلوها

فخرجوا إليها في مراكب كثيرة وقوة قوية من جزيرة صقلية وأغاروا على برقة فأصابوا منها سبيًا كثيرًا وقتلوا ونهبوا ووافق ذلك قدوم زهير من إفريقية إلى برقة فأخبر الخبر فأمر العسكر بالسرعة والجد في قتالهم ورحل هو ومن معه وكان الروم خلقًا كثيرًا فلما رآه المسلمون استغاثوا به فلم يمكنه الرجوع وباشر القتال واشتد الأمر وعظم الخطب وتكاثر الروم عليهم فقتلوا زهيرًا وأصحابه ولم ينج منهم أحد وعاد الروم بما غنمو إلى القسطنطينية‏.‏

ولما سمع عبد الملك بن مروان بقتل زهير عظم عليه واشتد ثم سير إلى إفريقية حسان بن النعمان الغساني وسنذكره سنة أربع وسبعين إن شاء الله‏.‏

وكان ينبغي أن نذكر ولاية زهير وقتله سنة تسع وستين وإنما ذكرناه ههنا ليتصل خبر كسيلة ومقتله فإن الحادثة واحدة وإذا تفرقت لم تعلم حقيقتها‏.‏

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[item image]   تاريخ الجزائر في القديم والحديث

للشيخ مبارك بن محمد الميلي

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Titre : ROUDH EL-KARTAS : HISTOIRE DES
SOUVERAINS DU MAGHREB (ESPAGNE ET MAROC)
ET ANNALES DE LA VILLE DE FÈS.

Description : 300 pages, 970 ko.image
Il s’agit de la traduction d’un manuscrit arabe : Roudh el-Kartas,
le Jardin des feuillets, écrit à la cour de Fès, en 1326, sur les livres
et les documents les plus authentiques de l’époque, par l’imam
Abou Mohammed Salah ben Abd el-Halim, de Grenade. Ce livre
nous éclaire sur Cinq siècles et demi de l’histoire d’Occident, durant
lesquels cinq dynasties et quarante-huit émirs se sont succédés
sur le trône de Fès et de Maroc.
Traducteur : A. BEAUMIER, agent vice-consul de France à
Rabat et Salé (Maroc) chevalier de la légion d’honneur.
Publié sous les auspices du ministère des affaires étrangères en
1860.

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HISTOIRE DE LA BERBÉRIE TOME I (DE 1100 AVANT J.-C. À 1045 APRÈS J.-C.).

Description : 452 pages, 3100 ko.
(Les cartes incluses alourdissent le fi chier)
LEROUX ÉDITEUR 1888.
Auteur : Ernest MERCIER (1820 – 1907), interprète militaire
(1865), puis judiciaire, d’abord à Ténès, où, pendant l’insurrection
de 1871, il commanda la milice. Établi à Constantine dont il fut deux
fois maire (élu du parti antisémite ! en 1883 et 1896) et conseiller
général (1898), il s’adonna à l’étude de la langue et de l’histoire du
pays. Son oeuvre maîtresse, celle qui est proposée ici, le seul ouvrage
d’ensemble sur le sujet, a été maintes fois utilisée, sans que ceux
qui en on prof té l’aient toujours citée.
Ce premier tome est partagé en deux parties :
PREMIÈRE PARTIE : Période antique de 1100 avant J.-C. jusqu’à
642 de l’ère chrétienne, elle décrit entre autre les occupations
Carthaginoise, Romaine, et Vandale.
DEUXIÈME PARTIE : Période Arabe et Berbère,

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HISTOIRE DE LA BERBÉRIE TOME II (1045 À 1515).

Description : 448 pages, 1221 ko.
Auteur : Ernest MERCIER. ERNEST LEROUX ÉDITEUR
1868.
au tome I (des origines de la Berbérie à 1045). Ernest MERCIER
(1820 – 1907), interprète militaire (1865), puis judiciare,
d’abord à Ténès, où, pendant l’insurrection de 1871, il commanda
la milice. Établi à Constantine dont il fut deux fois maire (élu du
parti antisémite ! en 1883 et 1896) et conseiller général (1898), il
s’adonna à l’étude de la langue et de l’histoire du pays. Son oeuvre
maîtresse, celle qui est proposée ici, le seul ouvrage d’ensemble sur
le sujet, a été maintes fois utilisée, sans que ceux qui en on prof té
l’aient toujours citée.

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HISTOIRE DE LA BERBÉRIE TOME III (1515 À 1830).

Description : 448 pages, 1221 ko.
Auteur : Ernest MERCIER. ERNEST LEROUX ÉDITEUR
1868. Oui, vous avez bien vu : je ne propose pas le tome I ! J’ai
commencé par numériser le tome III, celui qui m’intéressait le plus,
car il couvre la période de 1515 à 1830 ; puis je me suis attaqué au
tome II… et je me demande si je trouverai un jour le courage de me
consacrer au tome I (des origines de la Berbérie à 1045). Ernest
MERCIER (1820 – 1907), interprète militaire (1865), puis judiciare,
d’abord à Ténès, où, pendant l’insurrection de 1871, il commanda
la milice. Établi à Constantine dont il fut deux fois maire (élu du
parti antisémite ! en 1883 et 1896) et conseiller général (1898), il
s’adonna à l’étude de la langue et de l’histoire du pays. Son oeuvre
maîtresse, celle qui est proposée ici, le seul ouvrage d’ensemble sur
le sujet, a été maintes fois utilisée, sans que ceux qui en on prof té
l’aient toujours citée.

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L’HIST0IRE DE L’ÉTABLISSEMENT DES ARABES DANS L’AFRIQUE SEPTENTRIONALE.

Auteur: Ernest Mercier

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Histoire d’Algerie- Cartaginoise pendant 714 ans

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Par Leon Galibert

Races Primitives

LES écrivains de l’antiquité ne nous ont laissé que des notions confuses sur les premiers habitants de la région de l’Atlas. Hérodote cite bien les noms d’une foule de peuplades qui habitaient l’Afrique septentrionale; mais il ne remonte pas à leur origine, et se borne à rapporter les récits Fabuleux dont elles étaient l’objet. La nomenclature de Strabon est moins vaste, et ne renferme pas de meilleurs renseignements ; il ne nomme que la célèbre oasis d’Ammonium et la nation des Nasamons. Plus à l’occident, derrière la région des Carthaginois et des Numides, il connaît les Gétuliens, et après eux les Garamantes ; dans une contrée qui n’a que mille stades de long, et qui paraît être le Fezzan. Suivant Salluste, qui s’appuie du témoignage de l’historien Carthaginois Hiempsal, le nord de l’Afrique fut d’abord occupé par les Libyens et par les Gétules populations barbares, sans aucune forme de gouvernement et de religion, se nourrissant d’herbe ou dévorant la chair crue des animaux qu’ils tuaient à la chasse, agrégation hétérogène d’individus de races différentes; car parmi eux on trouvait à la fois des noirs, probablement venus de l’Afrique intérieure et appartenant à la grande famille des Nègres; il y avait aussi des blancs, issus de la souche sémitique, et qui formaient comme partout la population dominante. Puis, à une époque absolument inconnue, un nouveau ban d’Asiatiques, composé, dit Salluste, de Mèdes, de Perses, d’Arméniens, envahit les contrées de l’Atlas et poussa jusqu’en Espagne, à la suite d’Hercule. Les Perses, se mêlant avec les premiers habitants du littoral, formèrent le peuple numide (province de Constantine et royaume de Tunis); de leur côté, les Mèdes et les Arméniens, s’alliant aux Libyens, plus rapprochés de l’Espagne, donnèrent naissance à la race des Maures. Quant aux Gétules, confinés dans les vallées du haut Atlas, ils repoussèrent toute alliance et formèrent le noyau principal de ces tribus restées rebelles à la civilisation étrangère, qu’à l’imitation des Romains et des Arabes, nous appelons les Berbères ou Barbares (Barbari, Bereber) d’où est venu le nom d’états barbaresques [La race des Berbères, entièrement distincte des Arabes et des Maures, paraît indigène de l’Afrique septentrionale; elle comprend les restes des anciens Gétuliens à l’occident, et des Libyens à l’orient de l’Atlas. Aujourd’hui elle forme quatre nations distinctes : 1° les Amazygh, nommés par les Maures Chillah ou Choullah, dans les montagnes marocaines; 2° les Kabyles ou Kabaïles, dans les montagnes d’Alger et de Tunis; 3° les Tibbons, dans le désert entre le Fezzan et l’Égypte; 4° les Touarihs, dans le grand désert. (MALTE-BRUN.)].

Au-dessous de tous ces groupes compris eux-mêmes sous la dénomination plus générale de Libyens, se présentaient des associations de tribus moins importantes ; telles étaient, en allant particulièrement de l’est à l’ouest, les Maxyes, les Massiliens et les Massoesiliens, les Macoeens et les Maurusiens; puis on trouvait sur les rives de la mer, dans le pays aride et triste qui borde les deux Syrtes, ces nations de mœurs bizarres, et presque complètement sauvages, les Lotophages (à qui les fruits du lotus servaient de nourriture et de boisson), et enfin les Psylles, les Nasamons.

Les révolutions de l’Asie occidentale jetèrent, après les Mèdes et les Perses, un nouveau flot d’émigrants sur les plages atlantiques c’étaient, suivant Procope, les malheureux débris des fils de Chanaan, chassés de leur patrie par les armes victorieuses des Hébreux. Procope, historien byzantin du VIe siècle, qui avait perdu les traditions antérieures conservées par Salluste et Varron, veut même faire des Cananéens les premiers habitants de l’Afrique septentrionale. Il affirme que, de son temps, on voyait encore à Tigisis (Tedgis, dans l’Algérie) une colonne portant cette inscription en langue phénicienne:

« Nous sommes ceux qui ont fui devant le brigand Josué, fils de Navé. »Quelque hasardée que puisse paraître cette assertion l’émigration cananéenne n’a rien d’invraisemblable ; elle est confirmée par les traditions des Arabes et des Berbères, et diverses tribus passent pour descendre, soit des Cananéens, soit des Amalécites et des Arabes kouschites, ou Arabes primitifs de la race de Cham (L’historien berbère Ibn-Khal-Doun, qui écrivait au 11ye siècle, fait descendre tous les Berbères d’un prétendu Ber, fils de Mazigh, fils de Chanaan).

Quoi qu’il en soit de toutes ces origines fort incertaines et de ces hypothèses plus ou moins contestables, l’Afrique septentrionale présente, dans sa constitution géognostique, les deux zones qui ont déterminé, de l’orient à l’occident, l’émigration des peuples agriculteurs, et du sud-est au nord-ouest, celle des peuples nomades. Aussi, de tout temps, deux races bien distinctes s’y touchent sans se confondre: ce sont les nomades et les sédentaires. L’antiquité groupait leurs innombrables tribus sous la dénomination générale de Numides et de Berbères; nous les désignons aujourd’hui sous les noms d’Arabes et de Kabyles.

Fondation de Carthage

A chronologie la plus probable place vers l’an 860 avant J. – C. la fondation de Carthage ; c’est alors que Didon, fille de Bélus, fuyant la tyrannie de Pygmalion son frère, roi de Tyr, qui venait de faire mourir son mari pour s’emparer de ses richesses, aborda en Afrique. La tradition a consacré le singulier stratagème qu’employa cette princesse pour obtenir l’hospitalité des indigènes, elle ne. demandait qu’une petite portion de terre, ce que pourrait enceindre la peau d’un bœuf; et pour prix d’un si faible service, elle offrait des sommés considérables. Cette peau, découpée en lanières très minces, finit par circonscrire un très grand espace, sur lequel s’éleva bientôt une imposante forteresse, Byrsa, qui commandait les environs ainsi qu’une rade immense’. Iarbas, chef des Maxyes et des Gétules, qui avait fait cette concession, frappé de la beauté de Didon, séduit aussi par ses richesses, voulut l’épouser; mais cette fière princesse dédaigna la main du Barbare, et se donna la mort pour se soustraire à ses obsessions.

Après cette catastrophe, l’histoire reste muette pendant trois siècles. La littérature de Carthage, on le sait, a péri tout entière, et nous ne connaissons les Carthaginois que par les récits de leurs ennemis. Lors de la destruction de cette ville (146 ans avant J.-C.), on y trouva des livres qui contenaient ses annales; mais, dans leur orgueil national, les Romains, peu soucieux des origines étrangères, abandonnèrent ces chroniques Micipsa, roi des Numides. Par succession, elles parvinrent à Hempsal II, qui régnait sur la Numidie 105 ans avant J.-C. huit ans après, Salluste, envoyé comme gouverneur en Afrique, se les fit expliquer et en tira quelques documents pour la description de cette contrée qui précède sa Guerre de Jugurtha. Mais ce travail est resté fort incomplet, et l’indifférence de l’auteur nous a privés d’une foule de renseignements historiques qui seraient pour nous d’un grand prix. Tout ce que nous savons des premières époques de la colonie phénicienne, c’est que, située sur un emplacement favorable, et protégée par la forteresse de Byrsa, Carthage grandit avec rapidité, et que son gouvernement, monarchique d’abord, se transforma en république sans qu’on puisse déterminer d’une manière précise l’époque et les causes de ce changement. Grâce à la sagesse des fondateurs, cette modification apportée dans leur organisation politique n’arrêta pas un seul instant le cours de leurs succès. En effet, Aristote remarque que jusqu’à son temps, c’est-à-dire, pendant un espace de cinq cents ans, il n’y avait eu, dans cette république, ni révolution ni tyran.

Le gouvernement de Carthage était divisé entre les suffètes (sophetim), magistrats suprêmes que le peuple élisait chaque année, et le sénat, choisi dans le sein d’une nombreuse et puissante aristocratie. On y ajouta par la suite, probablement pour réprimer les tentatives de tyrannie, le redoutable tribunal des Cent, spécialement chargé de surveiller les opérations militaires. L’autorité du sénat de Carthage était aussi étendue que celle du sénat romain. C’était dans son sein que se traitaient toutes les affaires d’état; c’était lui qui donnait audience aux ambassadeurs, qui envoyait des ordres aux généraux, qui décidait de la paix et de la guerre. Lorsque les voix étaient unanimes sur une question, elle était irrévocablement résolue; une seule voix dissidente la faisait déférer à l’assemblée du peuple. Pendant longtemps l’autorité du sénat eut toute la prépondérance; mais le peuple, comme à Rome, éleva successivement ses prétentions et finit par s’emparer de la plus grande partie du pouvoir. Les Magon, les Hannon, Ces représentants du génie commercial et de la politique extérieure de Carthage, étaient les hommes de l’aristocratie ; les Hamilcar, les Hannibal, ces guerriers illustres qui balancèrent longtemps la fortune de Rome, étaient l’expression du parti populaire.

On sait que le commerce faisait la principale base de la puissance de Carthage les officiers publics, les généraux, les magistrats, s’occupaient de négoce. « Ils allaient partout, dit Rollin, acheter le moins cher possible le « superflu de chaque nation pour le convertir, envers les autres, en un nécessaire qu’ils leur vendaient très chèrement. Ils tiraient de l’Égypte le lin, le papier, le blé, les voiles et les câbles pour les vaisseaux; des côtes de la mer Rouge, les épiceries, l’encens, les parfums, l’or, les perles et les pierres précieuses; de Tyr et de Phénicie, la pourpre et l’écarlate, les riches étoffes, les meubles somptueux, les tapisseries et tous les ouvrages d’un travail recherché; ils donnaient en échange le fer, l’étain, le plomb et le cuivre, qu’ils tiraient de la Numidie, de la Mauritanie et de l’Espagne. » Ils allaient aussi chercher l’ambre dans la Baltique, et la poudre d’or sur les côtes de Guinée. Pour assurer cet immense commerce et abriter ses flottes, Carthage fut obligée de devenir puissance militaire et conquérante; on sait tout ce qu’elle déploya de persévérance, de courage et d’habileté pour réaliser ses projets; aussi ne ferons-nous ici qu’indiquer ce mouvement. La domination de Carthage s’étendit rapidement sur tout le littoral de l’Afrique occidentale, depuis la petite Syrte (golfe de Cabès) jusqu’au delà des colonnes d’Hercule. Elle prit ensuite l’Europe à revers, et toutes les côtes méridionales de l’Espagne, jusqu’aux Pyrénées, furent soumises par ses armes, son commerce ou sa politique : la Sardaigne, la Corse, les îles Baléares subirent le même sort. Tant qu’elle n’eut à dompter que des peuplades belliqueuses, mais isolées, ou tout au plus groupées en fédérations faciles à dissoudre, ou en petits royaumes hostiles les uns aux autres, tout céda au génie de Carthage. Ses succès devinrent moins faciles lorsqu’aux deux extrémités de son empire, se heurtant contre une civilisation matériellement égale, moralement supérieure à la sienne, elle rencontra des colonies grecques sur les plages de la grande Syrte et sur celles de la Gaule.

Cyrene

DEPUIS plusieurs siècles des colonies grecques avaient été jetées suries rivages d’Afrique; mais, vers 675 avant J.-C., une expédition de Doriens expulsés de leur patrie aborda en Libye. Après avoir erré quelque temps, ils finirent par s’établir sur cette partie du littoral comprise aujourd’hui, sous le nom de Barka, dans la régence de Tripoli, et y fondèrent la ville de Cyrène. En 631, les Cyrénéens reçurent de la mère patrie de nouveaux renforts; ils firent alors la guerre aux indigènes; ils conquirent des villes et étendirent au loin leurs relations commerciales. De succès en succès, Cyrène poussa l’audace jusqu’à entrer en lutte avec les satrapes d’Égypte. Ce développement de forces et de prospérité ne tarda pas à exciter la jalousie de Carthage; les vieilles antipathies nationales se réveillèrent; en effet, par son origine et par ses souvenirs, Carthage se rattachait à ces races sémitiques dont l’inimitié permanente contre la race hellénique fut attestée par une lutte de plusieurs siècles sur le double littoral de la Grèce et de l’Asie.

Mais Cyrène au midi, Marseille au nord, étaient alors trop florissantes pour se laisser intimider par des démonstrations hostiles ; Carthage ne s’opiniâtra pas contre ces deux cités; elle porta toutes ses forces contre la Sicile, base d’opération admirablement choisie, car la Sicile était à la fois le point central de la Méditerranée et des colonies grecques d’Occident. Pour cette expédition, Carthage s’épuisa en immenses préparatifs qui ne durèrent pas moins de trois ans. Suivant des récits évidemment exagérés, quatre cent mille hommes furent embarqués sur deux mille galères et trois mille bâtiments de charge, avec un matériel proportionné à ce prodigieux armement. On sait quelle fut l’issue de cette lutte à jamais célèbre assaillies à la fois et ne pouvant se porter secours, la Grèce et la Sicile suffirent chacune à leur défense; et le jour même où l’innombrable armée de Xerxès se brisait aux Thermopyles contre l’héroïsme de Léonidas, l’armée carthaginoise perdait en Sicile une grande bataille, à la suite de laquelle ses débris regagnèrent péniblement l’Afrique. Carthage vaincue demanda la paix, et l’obtint à des conditions qui montrent toute la supériorité du vainqueur: le héros de Syracuse, Gélon, stipula dans le traité l’abolition (les sacrifices humains, qui constituaient l’une des cérémonies principales du culte chez les Phéniciens.

En souscrivant à cette paix, les Carthaginois ne voulaient que reprendre haleine, et réparer leurs pertes; car ils n’avaient pas renoncé à l’espoir de conquérir la Sicile. En effet, saisissant une occasion favorable pour recommencer la guerre, on les voit pénétrer de nouveau dans cette île et la ravager; puis, profitant de l’épouvante que cette expédition a jetée, ils forment après plusieurs victoires successives des établissements permanents à Agrigente, à Himère, à Géra, à Camarine; enfin toutes les contrées habitées par les Sicaniens leur furent cédées par un traité qui partageait presque en parties égales la Sicile entre Syracuse et Carthage. Cette cession, au lieu de satisfaire les Carthaginois, excita encore leur cupidité, et la guerre se renouvela bientôt, mais sans succès décisif de part et d’autre, jusqu’au moment où les Romains, qui avaient grandi durant cette lutte de deux siècles, vinrent y prendre part et la terminer à leur profit.

Luttes diverses

CI commence un drame magnifique: les deux républiques les plus puissantes dont l’histoire ait conservé le souvenir vont lutter ensemble, non plus pour la possession de la Sicile, mais pour celle de la Méditerranée, qui doit donner au vainqueur l’empire du monde ! Carthage, la république commerçante, a de grandes flottes et des matelots sans nombre; Rome, la république agricole, n’a pas un seul vaisseau, et cependant elle l’emportera par l’énergie de sa volonté et l’infatigable opiniâtreté de ses efforts.

On sait sous quel prétexte ces deux états en vinrent aux mains. Les habitants d’une ville de la Sicile s’étaient divisés en deux partis; les uns appelèrent les Romains à leur secours, les autres les Carthaginois. Déjà, à cette époque, l’Italie presque entière obéissait à la république: Sabins, Volsques, Samnites, étaient ses tributaires ; et Pyrrhus venait de fuir honteusement devant ses aigles triomphantes. Cependant Rome hésitait encore. Le sénat refusa d’abord le secours demandé; mais le peuple consulté t’accorda, et la guerre fut décidée. Quelques misérables vaisseaux empruntés à leurs alliés transportèrent les légions romaines en Sicile. Tel fut le commencement de la première guerre punique.

Moins célèbre que la seconde, parce que les noms d’Hannibal et de Scipion n’y figurent pas, cette guerre fut plus longue et tout aussi cruelle. Les Romains s’y formèrent à cette patience héroïque qui les rendit invincibles. Luttant contre un peuple de navigateurs et de marchands, qui couvrait la mer de ses flottes, ils sentirent la nécessité de créer une marine pour repousser les ravages que leurs ennemis exerçaient sur les côtes d’Italie. Sans ingénieurs et sans ouvriers pour la construction des vaisseaux, leur génie et leur persévérance suppléèrent à tout. Une galère prise sur l’ennemi, dans un port de Sicile, leur servit de modèle. On travailla la nuit, on travailla le jour pour hâter les constructions; les citoyens de toutes les classes et de toutes les conditions s’imposèrent les plus durs sacrifices pour atteindre ce résultat, et en peu de mois, une flotte de cent vingt galères fut mise à la mer. Cependant les premiers combats de ces marins improvisés ne furent pas heureux. Souvent leurs habiles adversaires, plus souvent les tempêtes contre lesquelles ils n’avaient pas encore appris à lutter, détruisirent ces vaisseaux construits à la hâte et avec tant de peine. Mais l’énergie romaine s’accrut de ces défaites mêmes, et les Carthaginois, battus sur terre en Sicile et en Sardaigne, le furent aussi sur mer, leur empire et leur élément. Les Romains poursuivirent bientôt leurs ennemis jusqu’en Afrique.

De toutes les expéditions de la première guerre punique, celle de Regulus est la plus célèbre. Les vertus morales et guerrières de cet illustre Romain, ses premiers succès, facilités par l’aversion des populations africaines contre leur superbe dominatrice, ses fautes, sa défaite, sa captivité, sa mort héroïque surtout, ont immortalisé cette période de l’histoire de sa patrie: le lecteur n’ignore pas que deux prisonniers carthaginois, livrés à la veuve de Regulus, périrent à Rouie dans d’affreux supplices. Ces vengeances barbares, ces représailles non moins cruelles, donnèrent à la guerre un caractère d’atrocité qu’elle n’avait pas encore revêtu. Ce ne fut plus une lutte ordinaire entre deux peuples, mais un véritable duel entre deux adversaires décidés à vaincre ou à mourir; enfin le courage des Romains l’emporta, et Carthage fut réduite à demander la paix. Céder une première fois, c’était se mettre dans la nécessité de céder une seconde, une troisième, jusqu’à sa ruine totale; c’est en effet ce qui arriva. D’après les termes du traité qui mit fin à la première guerre punique, Carthage évacua la Sicile, rendit sans rançon tous les prisonniers, et paya les frais de la guerre. Elle accordait tout et ne recevait rien son humiliation était complète, l’orgueil des Romains satisfait et leur supériorité reconnue.

Ce honteux traité venait à peine d’être signé, lorsqu’une guerre intestine s’alluma autour des murs de Carthage et menaça de la dévorer. Comme cet événement met en saillie une partie des institutions politiques de la république phénicienne, nous allons lui consacrer quelques développements. Les armées de Carthage se composaient partie d’auxiliaires, partie de Mercenaires. Au lieu de dépeupler ses villes pour avoir des soldats, elle en achetait au dehors; les hommes n’étaient pour cette opulente république qu’une marchandise. Elle prenait, dans chaque pays, les troupes les plus renommées : la Numidie lui fournissait une cavalerie brave, impétueuse, infatigable; les îles Baléares lui donnaient les plus adroits frondeurs du monde; l’Espagne, une infanterie invincible; la Gaule, des guerriers à toute épreuve; la Grèce, des ingénieurs et des stratégistes consommés. Sans affaiblir sa population par des levées d’hommes, ni interrompre son commerce, Carthage mettait donc en campagne de nombreuses armées, composées des meilleurs soldats de l’Europe et de l’Afrique. Cette organisation, avantageuse en apparence, fut pour elle une cause incessante de troubles, et hâta même sa ruine. Aucun lien moral n’unissait entre eux ces Mercenaires : victorieux et bien payés, ils servaient avec zèle; mais au moindre revers ils se révoltaient, abandonnaient leurs drapeaux, souvent même passaient à l’ennemi. Un des plus beaux titres de gloire du grand Hannibal est d’être resté pendant seize ans en Italie avec une armée composée de vingt peuples divers, sans qu’aucune révolte ait eu lieu, sans qu’aucune rivalité sérieuse ait dissous cet assemblage d’éléments hétérogènes.

Après la malheureuse expédition de Sicile, les Mercenaires, aigris par leurs défaites et surtout par le retard qu’éprouvait le paiement de leur solde. s’étaient révoltés, avaient massacré leurs chefs, et les avaient remplacés par des officiers subalternes; d’un autre côté, les villes maritimes, les populations agricoles de l’intérieur, accablées d’impôts, voulurent profiter de cette insurrection pour secouer un joug qu’elles portaient avec impatience, et les tribus même les plus lointaines, celles qui faisaient paître leurs troupeaux sur les deux versants de l’Atlas, excitées par l’espoir du pillage, accoururent en foule dans les rangs des insurgés. Les meurtres et l’incendie précédaient cette multitude féroce, et Carthage se vit bientôt entourée d’un cercle de fer et de feu.
Réduite à l’enceinte de ses murailles, sans troupes, sans vaisseaux, la métropole africaine semblait près de sa ruine; jamais sa position n’avait été plus critique. Mais l’excès du danger ranima le courage des Carthaginois. Deux généraux célèbres leur restaient encore Hannon et Hamilcar. Formés tous deux à l’école de l’adversité dans cette longue lutte qui avait embrasé l’Europe et l’Afrique, ils employèrent, pour sauver leur patrie, tour à tour la franchise et la ruse, les armes et la politique; chefs de deux partis opposés, ils se réconcilièrent, sacrifiant généreusement à l’intérêt de tous leurs intérêts particuliers. Leur bonne intelligence assura le succès et mit fin à la guerre. Désorganisés, puis vaincus dans deux grandes batailles, les Mercenaires furent dispersés et détruits; les villes révoltées se soumirent ou furent emportées d’assaut; l’Afrique entière rentra sous le joug, et Carthage respirai Mais d’effroyables cruautés avaient été commises de part et d’autre, des milliers d’hommes avaient péri dans les supplices.

Éteinte en Afrique après une lutte qui dura trois ans (240-237 avant J.-C.), la guerre des Mercenaires se ralluma en Sardaigne, où elle fut plus funeste encore aux Carthaginois; car elle les mit aux prises avec les Romains. Partout Rome s’élevait devant Carthage pour l’empêcher de réparer ses pertes: en Afrique, elle avait fourni des armes et des vivres aux révoltés; en Sardaigne, elle intervint entre les habitants et les Mercenaires, et s’empara de l’île. Poussée à bout, Carthage fit des préparatifs pour la reprendre; mais Rome menaça de rompre le traité. N’osant renouveler la guerre contre une puissance qui l’avait vaincue et forcée à accepter de dures conditions aux jours de sa plus haute prospérité, Carthage acheta la continuation de la paix en renonçant à ses prétentions sur la Sardaigne et en payant aux Romains douze cents talents d’argent.

Cette paix désastreuse ne pouvait durer. Le commerce, c’est-à-dire l’existence même des Carthaginois, était attaqué dans sa base par la perte de leurs colonies; l’empire de la Méditerranée ne leur appartenait plus; les flottes ennemies s’en étaient complètement emparées; les places fortes de la Sicile et de la Sardaigne avaient reçu garnison romaine, et les côtes de l’Italie étaient dans un état de défense formidable. Toute voie par mer leur était donc fermée. Sur terre, l’Espagne seule leur était ouverte: ils y envoyèrent une armée dont ils donnèrent le commandement à Hamilcar.

C’était changer toute la politique qui avait fait la grandeur de Carthage, que de chercher dans les conquêtes continentales un dédommagement aux désastres maritimes; cette révolution, du reste, fut accomplie avec une rare habileté. Déjà célèbre par les guerres soutenues en Sicile contre les Romains, par celle d’Afrique contre les Mercenaires et les peuplades de la Numidie, Hamilcar était à la fois un habile capitaine et un grand politique. Son armée fit des progrès rapides. Les peuples vaincus par la force des armes furent gagnés par la clémence et la justice du vainqueur, et la domination carthaginoise s’établit dans la meilleure partie de la Péninsule, sur des bases fermes et solides. Une discipline sévère, une bonne et sage administration attirèrent au général carthaginois l’estime et la confiance des Ibériens.

Hamilcar ayant été tué dans une bataille, son gendre Hasdrubal lui succéda, et imita son exemple aussi bien dans la guerre que dans la politique. Ce général fonda la colonie de Carthagène sur la côte méridionale de l’Espagne, étendit au loin ses conquêtes, et porta ses armes victorieuses jusqu’aux rives de l’Èbre, qu’un traité avec les Romains lui interdisait de franchir. Assassiné par un Gaulois qu’il avait insulté, il remit, comme un héritage, le commandement de l’armée au fils d’Hamilcar à peine âgé de vingt-deux ans. A l’aspect de ce jeune homme, l’armée tout entière fit éclater des transports de joie et d’enthousiasme: elle croyait revoir Hamilcar lui-même. Cependant c’était mieux encore, c’était Hannibal.

Hamilcar et Hasdrubal laissaient à leur successeur une armée sobre, patiente, disciplinée, que l’habitude de la victoire avait rendue presque invincible, une base d’opération appuyée sur des conquêtes solides, une politique sage, qui leur avait rallié tous les peuples; ils lui laissaient enfin un grand projet à réaliser, le plus grand qui pût enflammer l’âme d’un jeune héros: la conquête de Rome !

Maître de l’Espagne depuis Cadix jusqu’à l’Èbre, vainqueur, au-delà de ce fleuve, de la célèbre Sagonte, alliée de Rome, qui en tombant ralluma la guerre entre l’Europe et l’Afrique, après vingt-quatre ans d’une paix chancelante, Hannibal part de Carthagène, et se dirige vers l’Italie à la tête de cent mille fantassins, douze mille cavaliers et quarante éléphants. On sait les résultats de cette gigantesque entreprise. Les obstacles, prévus d’avance par son génie, se multiplièrent devant lui, sans pouvoir l’arrêter. Les peuples qui habitaient entre l’Èbre et les Pyrénées tentèrent de s’opposer à son passage; ils furent vaincus et subjugués. Après avoir consolidé la puissance de Carthage dans ces contrées, Hannibal épure son armée, et descend dans les Gaules avec quarante éléphants, neuf mille chevaux, et cinquante mille hommes de pied, tous vieux compagnons d’armes d’Hamilcar et d’Hasdrubal. Les populations gauloises, que cette marche conquérante à travers leur territoire a soulevées, sont intimidées par sa puissance, ou trompées par ses ruses; les généraux ennemis, accourus par mer et par terre pour lui disputer le passage, mais qu’il ne veut combattre qu’en Italie, sont adroitement évités ; enfin, malgré la rapidité du Rhône et la hauteur des Alpes, le territoire romain est envahi.

Le séjour d’Hannibal en Italie n’est pas moins étonnant que la marche audacieuse qui l’y conduisit. Décimée par le passage des Alpes, sou armée est réduite à quarante mille combattants; cependant il ne craint pas d’attaquer home au centre de sa puissance, et s’avance de victoire en victoire jusqu’à ses portes. Entré en Italie à l’âge de vingt-six ans, il y reste jusqu’à quarante. Ni les efforts redoublés des Romains, ni les fautes de ses lieutenants battus en Espagne et dans les Gaules, ni l’opiniâtreté de sa patrie à lui refuser presque tout envoi de secours, ne peuvent lui faire lâcher sa proie. Pour y parvenir, il fallait cesser de l’attaquer en face, il fallait transporter le champ de bataille là où il n’était pas.

Rappelé en Afrique par les malheurs de son pays, Hannibal s’embarqua, le désespoir dans le cœur. On dit qu’à ce moment suprême, tournant les yeux vers l’Italie qu’il laissait arrosée de sang et pleine encore de la terreur de son nom, il exprima le regret de n’avoir pas mis le siége devant Rome après la bataille de Cannes et de n’avoir point trouvé la mort dans ses murailles embrasées. Sans doute aussi il se rappelait avec amertume le serment qu’il avait fait dès l’âge de neuf ans, au pied des autels et entre les mains de son père, de haïr les Romains et de les combattre à outrance et sans relâche toute sa vie !

Algerie – Histoire Coloniale

History of Algeria (Algerie)

Introduction to History of Algeria

History of Algeria. Cave paintings found in southern Algeria indicate that there were people living there as early as 8000 B.C. When the Phoenicians began founding settlements along the coast in the ninth century B.C., the inland area was inhabited by nomadic Berbers. By the second century B.C., when the Romans were winning control of North Africa from the Carthaginians, the Berbers nearer the coast had become settled and had organized themselves into kingdoms. Numidia was south of the coastal strip in the east, Mauretania in the west.

Sovereignty over Numidia and Mauretania changed often, being awarded by Rome to the native rulers who supported the Romans in various wars. Numidia was annexed temporarily by Rome in 46 B.C., permanently in 25 B.C. Mauretania was annexed in 42 A.D. Caesarea (Cherchel) was the major city of eastern Mauretania, Cirta (Constantine) of Numidia. Hippo Regius (Annaba, or Bne) was seat of the Christian bishopric held by Saint Augustine (354430), a native of the area. Northern Algeria was occupied by the Vandals in 429, and retaken by Byzantine forces for the Eastern Roman Empire in 533.

Muslim Era

In the second half of the seventh century Muslim Arabs overran western North Africa, which they called the Maghreb (Arabic for western). The Berbers converted to Islam, but were denied many of the privileges enjoyed by the Arabs. Early in the eighth century, a number of Berbers formed a separate Muslim sect, the Kharidjites, and in 740 they revolted against Arab political and religious domination. A small autonomous Kharidjite state was founded in northern Algeria, at Tiaret, in about 776; it lasted into the 10th century.

Throughout the 9th and 10th centuries, there were Berber uprisings against the Arabs, and several autonomous Berber kingdoms were established in western Algeria. In the 11th century the Fatimid dynasty in Egypt, determined to regain Arab control over the area, sent warlike tribes into the Maghreb to destroy the power of the Berber kingdoms. As the tribes moved in, the Berbers retreated to the mountains. Here, at Tlemcen, another independent Berber dynasty arose in the 13th century, and for 200 years it ruled over much of what is now Algeria.

In the early 16th century the Spanish, who had expelled the Muslims from the Iberian Peninsula in Europe, attacked the coast of Barbary, as Europeans called the Maghreb, and won control of several ports. The Ottoman Turks, however, had begun the conquest of North Africa. Turkish corsairs (sea raiders) under the Barbarossa brothers seized the port of Algiers and in 1519 organized what is now northern Algeria into a Turkish province. Theoretically tributary to the sultan, it became increasingly independent under corsair rule. Algiers was soon one of the pirate capitals of the Barbary coast.

The Spanish attacked Algiers in 1541, but failed to take it. Gradually Spain lost its garrison posts until only those on the Gulf of Oran were left. For almost 300 years efforts by the Christian nations to curb the Barbary corsairs were largely unsuccessful.

French Era

In the 1820’s relations between the French and the Algerians grew tense. After an ineffectual naval blockade in 1829, France invaded Algiers in 1830 and won a quick victory over the coastal area. Inland, however, resistance was strong under the leadership of Abd-el-Kader, the Arab ruler of Mascara. The Algerians did not surrender until 1847. In 1848 northern Algeria was annexed to France. Periodic insurrections continued into the 20th century; French military posts were gradually established in the Algerian Sahara, and the desert Berbers were eventually subdued.

France’s efforts to colonize Algeria were only partially successful until after the Franco-Prussian War (187071), when a number of refugees from German-occupied Alsace moved in. Settlers came also from southern France to establish vineyards. The colonists were given the most fertile lands. The native Algerians were permitted to become French citizens only if they renounced their Islamic beliefs. Since few would do so, the country was run by and for the benefit of the colonists.

Independence

Resentment toward the French began building into an independence movement in the period between World Wars I and II. The French government tried to improve the political status of the Muslims, but faced bitter opposition by the colonists. In 1945 a violent uprising of Muslims was put down with great severity.

In 1947 France gave the Muslims citizenship, but adjusted the voting laws so that the colonists would retain political control. Soon after, the Muslims formed a revolutionary organization, the National Liberation Front (FLN). In 1954 the FLN began a rebellion, which France, with an unstable government, was unable to put down. In 1958 France’s Fourth Republic fell, and Charles de Gaulle, leader of the new French government, entered into negotiations with the FLN. While negotiations were being carried on, colonists, strongly opposed to Algeria’s independence, fought the Muslims. As fighting intensified in early 1962, growing numbers of Europeans left Algeria for France. By the time Algeria gained its independence in mid-1962, half of the French population had left.

The departure of French colonists, many skilled in government and technology, left the economy near collapse. With French governmental assistance, the nation slowly recovered. The two countries cooperated in developing oil and gas resources.

Ahmed Ben Bella of the FLN was elected president in 1963. In 1965 he was deposed and control of the country was taken over by Houari Boumedienne, who pursued a policy of socialism. He died in 1978 and was succeeded by Colonel Benjedid Chadli. In the 1980’s, Chadli encouraged the development of private enterprise.

In the early 1990’s Islamic fundamentalists became a major political force. In 1991, they won 46 per cent of the seats in the national assembly; a second round of voting was scheduled in districts where no candidate received a majority. In January, 1992, Chadli resigned; he was succeeded by Mohammed Boudiaf. The army canceled the second-round elections to prevent a fundamentalist takeover. In June, 1992, Boudiaf was assassinated. A five-member High State Council was formed to temporarily replace the presidency; in 1994 it appointed a new president, Lamine Zeroual.

In 1995 Zeroual was elected president. Revisions to the constitution, which were passed in 1996, included such changes as banning political parties based on religion and creating a two-chamber legislature. In 1997, multiparty elections for the new legislature were held; these were the first such elections since 1991.

In the years following the cancelled elections of 1992, fundamentalists carried out a terrorist campaign of murder, targeting government employees, intellectuals, Westernized citizens, and foreigners. The government retaliated with counterinsurgency measures. By 1997, more than 60,000 people had been killed in the conflict.

Independent candidate Abdelaziz Bouteflika was elected president in 1999 . He was reelected in 2004 and 2009. Berber protestors seeking increased political and cultural recognition clashed with security forces in northern Algeria in 2001. In 2002, the Berber language, Tamazight, became a national language of Algeria in response to the protests.

Source: howstuffworks.com

French invasion to Algeria June 14, 1830

The city and the territory of Algeria in the 19th century was theoretically under the suzerainty of the Sultan of Istanbul for three centuries under the name "Regency of Algiers." The territory has about three million inhabitants (36 million against France for the same period). Hussein Dey & the French Consule

In 1798, the French government buys wheat from Algiers. Wheat is financed by a loan from a Jewish families in Algiers. These require a guarantee of Dey governing the city.

In 1827 the French consul in Algiers has an audience with the dey, the Turkish governor of the province. The subject under discussion is the bill for a consignment of wheat, payment for which is now overdue by some thirty years. An invoice was first submitted to the French government by two Algerian citizens in the 1790s. The dey threatens to withdraw certain French concessions in Algeria. The consul becomes heated in response, whereupon the dey flicks him with his fly whisk.

Charles X, the French king, takes this as an insult to French national pride and orders a naval blockade of the Algerian coast. When this has little effect, a military expedition is prepared.

On June 14, 1830, French troops landed on the beach of Sidi Fredj, 25 km from Algiers. for a small punitive expedition designed to restore the prestige of the government.